A Vigneux-sur-Seine, les responsables d’une salle de sport ont décidé de mettre en place leurs propres lois en contradiction totale avec les lois de la République. Si vous êtes croyants et qu’il vous viendrait l’idée saugrenue de ne pas dissimuler tout ce qui pourrait laisser penser autrui que vous êtes de ceux qui, sainte horreur, pensent que Dieu existe, alors le sport, pour vous, dans cette salle ne sera tout simplement pas possible.
Comme on peut le lire sur l’affiche, les responsables de cet établissement indiquent qu’ »ils appliquent désormais la loi sur le respect de la laïcité » (sic). N’ont-ils rien compris ni à la loi ni à la laïcité – ce qui est très souvent le cas –, ou y a-t-il volonté manifeste de dévoyer ce principe pour mieux exclure ?
Les explications apportées pour justifier ce choix sont croquignolesques. Et fumeuses.
Cette loi interdit de porter les signes ostentatoires, visibles et portés dasn l’intention d’être vus, c’est-à-dire manifestant non plus l’appartenance à une religion une volonté politiuqe. Les articles interdits par cette loi incluent a priori le hijab musulman, la kippa juive, le turban sikh ou de grandes croix chrétiennes, tandis que les symboles discrets tels que les petites croix, les étoiles de David ou mains de Fatima (sic) sont permis.
On est tenté de conseiller à ces sportifs de se contenter de jouer à la balle et d’éviter de s’aventurer dans l’exégèse des textes de loi ; ce qu’ils devraient bientôt comprendre. Des avocats ont pris en charge ce cas. Un rappel à la loi devrait ramener les responsables de cet établissement dans les clous, à défaut de les ramener à la raison.
En 2009, alors que l’armée israélienne semait mort et désolation à Gaza, le footballeur professionnel Fréderic Kanouté tint à montrer publiquement son soutien : après un but marqué en huitième de finale aller de la Coupe d’Espagne, il dévoila un t-shirt sur lequel apparaissait sérigraphié « Palestine » en plusieurs langues.
Un soutien sanctionné
Sanctionné par la fédération espagnole de football (REF), le footballeur s’en tira avec une amende de quelques milliers d’euros. Interrogé sur son geste, Frédéric Kanouté déclara : « Tout le monde devrait se sentir un peu responsable quand il y a une injustice aussi grande. Je suis 100% responsable de ce que j’ai fait et tant pis pour la sanction. »
En juin dernier, Kanouté pris position, publiquement là encore, plus précisément sur Twitter, en faveur du footballeur Mahmoud Sarsak détenu abusivement par Israël.
Après la récente offensive d’Israël contre Gaza, qui a vu Tsahal, « l’armée la plus morale du monde » (sic)tuer sciemment des civils, Frédéric Kanouté a décidé une fois encore de soutenir la Palestine.
Cette fois, le footballeur, qui évolue actuellement en Chine, n’est pas seul. Pas moins de soixante et un autres professionnels du ballon ont décidé de signer une tribune, publiée sur le site kanoute.com ; tribune dans laquelle les footballeurs témoignent leur « solidarité avec le peuple de Gaza qui vit depuis trop longtemps en état de siège » et dénoncent « les derniers bombardements israéliens à Gaza, provoquant la mort d’une centaine de civils » qui ont été « une nouvelle offense à la conscience du monde ».
Consternés par la mort, entre autres, d’enfants tués par l’armée alors qu’ils jouaient au football, les signataires de cette tribune rappellent que les Palestiniens « doivent être protégés par la communauté internationale car tout homme a le droit d’aspirer à une vie faite de dignité, de liberté et de sécurité » et espèrent « qu’un règlement juste émergera enfin ». La fédération internationale de football, la FIFA, n’a pour l’heure pas encore réagi publiquement.
Ajoutons que de nombreuses voix se sont élevées dès le mois de juin contre l’organisation en Israël de l’Euro des moins de 21 ans ; protestation balayée d’un revers de main par le président de l’UEFA, Michel Platini, qui estime ne pas pouvoir « tenir la fédération israélienne responsable de la situation politique dans la région ou des procédures légales en vigueur dans son pays ».
Les signataires
Gael Angoula, Bastia Sporting Club (France)
Karim Ait-Fana, Montpellier HSC (France)
André Ayew, Olympique de Marseille (France)
Jordan Ayew, Olympique de Marseille (France)
Demba Ba, Newcastle United (Royaume-Uni)
Abdoulaye Baldé, AC Lumezzane (Italie)
Chahir Belghazouani, AC Ajaccio (France)
Leon Best, Blackburn Rovers Football Club (UK)
Ryad Boudebouz, Football Club Sochaux Montbéliard (France)
Yacine Brahimi, Granada Football Club (Espagne)
Jonathan Bru, Melbourne Victory (Australie)
Yohan Cabaye, Newcastle United (Royaume-Uni)
Aatif Chahechouche, Sivasspor Kulübü (Turquie)
Pascal Chimbonda, Doncaster Rovers Football Club (Royaume-Uni)
Papiss Cissé, Newcastle United (UK)
Omar Daf, Football Club Sochaux Montbéliard (France)
Issiar Dia, Lekhwiya (Qatar)
Abou Diaby, Arsenal Football Club (Royaume-Uni)
Alou Diarra, Olympique de Marseille (France)
Soulaymane Diawara, Olympique de Marseille (France)
Samba Diakité, Queens Park Rangers (Royaume-Uni)
Pape Diop, West Ham United (UK)
Abdoulaye Doucouré, Stade Rennais Football Club (France)
Didier Drogba, Shanghaï Shenhua (Chine)
Ibrahim Duplus, Football Club Sochaux Montbéliard (France)
Soudani El Arabi Hilal, Vitoria Sport Club Guimares (Portugal)
Jires Kembo Ekoko, Al Ain Football Club (Emirats Arabes Unis)
Nathan Ellington, Ipswich Town Football Club (UK)
Rod Fanni, Olympique de Marseille (France)
Doudou Jacques Faty, Sivassport Kulübü (Turquie)
Ricardo Faty, AC Ajaccio (France)
Chris Gadi, Olympique de Marseille (France)
Remi Gomis, FC Valenciennes (France)
Florent Hanin, SC Braga (Portugal)
Eden Hazard, Chelsea Football Club (Royaume-Uni)
Charles Kaboré, Olympique de Marseille (France)
Diomansy Kamara, Eskisehispor Kulübü (Turquie)
Frédéric Kanouté, Beijin Guoan (Chine)
Anthony Le Tallec, AJ Auxerre (France)
Djamal Mahamat, Sporting Braga (Portugal)
Steve Mandanda, Olympique de Marseille (France)
Kader Manganne, Al Hilal Riyad Football Club (Arabie Saoudite)
Sylvain Marveaux, Newcastle United (UK)
Nicolas Maurice-Belay, FC Girondins de Bordeaux (France)
Cheikh M’bengué, Toulouse Football Club (France)
Jérémy Menez, Paris Saint-Germain Football Club (France)
Arnold Mvuemba, Olympique Lyonnais (France)
Laurent Nardol, Chartres Football Club (France)
Mahamadou N’diaye, Vitoria Sport Club Guimares (Portugal)
Mamadou Niang, Al-Sadd SC (Qatar)
Mbaye Niang, SM Caen (France)
Fabrice Numeric, FK Slovan Duslo Sala (Slovaquie)
Billel Omrani, Olympique de Marseille (France)
Lamine Sané, FC Girondins de Bordeaux (France)
Mamady Sidibé, Stoke City Football Club (UK)
Momo Sissoko, Paris Saint-Germain Football Club (France)
Cheikh Tioté, Newcastle United (UK)
AdamaTraoré, Melbourne Victory (Australie)
Armand Traoré, Queen Park Rangers FC (Royaume-Uni)
Djimi Traoré, Olympique de Marseille (France)
Moussa Sow, Fenerbahçe Spor Kulübü (Turquie)
Hassan Yebda, Granada Football Club (Espagne)
Depuis lundi, plusieurs des footballeurs signataires de la déclaration en faveur de la Palestine, en ligne sur le site Internet de Frédéric Kanouté, footballeur lui-même, ont démenti avoir signé l’appel.
Hier, le site de l’Olympique de Marseille publiait le communiqué suivant :
Frédéric Kanouté, ancien attaquant du FC Séville, a lancé une pétition s’opposant à l’organisation de l’Euro des Espoir 2013 en Israël visant à exprimer sa «solidarité avec le peuple de Gaza».
Annoncés comme signataires dans les médias ainsi que sur le site officiel de Fredéric Kanouté, les joueurs olympiens Charles Kaboré, Steve Mandanda, Souleymane Diawara, André et Jordan Ayew et Rod Fanni tiennent à démentir leur participation.
Les joueurs de l’OM concernés ne souhaitent pas prendre publiquement position sur un sujet d’ordre politique.
De même, Didier Drogba ou encore Anthony Le Tallec démentaient sur Twitter avoir signé l’appel.
Je n’ai pas signé cette pétition ni apporté mon soutien à cette initiative.
Sur son site officiel, Yohan Cabaye a tenu lui aussi apporter quelques précisions :
Yohan Cabaye n’a jamais été le signataire de la pétition en soutien à la Palestine dont Freddy Kanouté est à l’origine.
Yohan Cabaye, à la suite d’un appel de l’un de ses coéquipiers, a simplement exprimé sa tristesse et sa compassion auprès des familles de ces jeunes enfants footballeurs qui ont été tués, comme il aurait pu le faire pour n’importe quel enfant touché dans une situation similaire.
A contrario, Momo Sissoko affirme avoir bien signé « un manifeste en soutien à la Palestine » ; manifeste, selon lui, « à l’initiative de Frédéric Kanouté », qui indique à l’instant sur son site avoir reçu « la déclaration sur la Palestine [lui] demandant [s'il désirait] la signer. »A l’instar de plusieurs autres footballeurs », ajoute le footballeur a « accepté de le faire, en geste de solidarité avec une population qui vit sous occupation ».
Dans ce communiqué, Frédéric Kanouté dénonce les pressions sur les clubs et les joueurs afin de les « réduire au silence » et « de censurer [leur] liberté de penser.
J’ai reçu, de la part d’amis, la déclaration sur la Palestine me demandant si je désirais la signer. J’ai, à l’instar de plusieurs autres footballeurs, accepté de le faire, en geste de solidarité avec une population qui vit sous occupation.
Je tiens à toutes et tous vous remercier pour les milliers de messages de soutien que vous m’avez envoyés. Malheureusement, une minorité d’e-mails et de commentaires dans les médias sociaux nous critiquent, nous les signataires, pour des positions partagées par nombre de citoyens en Europe et dans le monde. Il est vraiment triste que des gens tentent de faire pression sur nous et nos clubs afin de réduire au silence les footballeurs et de censurer ainsi notre liberté de penser.
La liberté d’expression et le bon fonctionnement de la loi sont des composants fondamentaux d’une société démocratique, c’est cela que nous, en Europe, prônons aux yeux du monde.
Dernier rebondissement, l’ineffable Sami Gozlan annonce aujourd’hui avoir porté plainte. Une fois n’est pas coutume, ce dernier voit dans la solidarité à l’égard des Palestiniens une incitation « à la propagation de la haine antisémite » (sic).
Depuis cinq ans, l’association AESF (Aide et Espoir Sans Frontières) organise des séjours qui séduisent de plus en plus de jeunes musulmans. Interview.
Al-Kanz : Pourriez-vous présenter votre association ?
Anis : L’AESF est une association basée à Paris qui développe des projets pour les jeunes. MouslimVoyages est le premier de ces projets. Nous organisons des séjours dans le respect des valeurs musulmanes depuis 2007. L’association a été fondée par moi-même Anis Rady, président de l’AESF, et Mehdi Kabir, vice-président, conférencier et fondateur du site islamsciences.com. Récemment, nous avons été rejoints par le frère Hamza Chebil pour les cours en sciences religieuses et la sœur Hana Jeddi pour le marketing. L’objectif de Mouslim Voyages est de devenir la référence des voyages pour les jeunes musulmans.
Al-Kanz : Comment vous est venue l’idée de fonder une telle association ?
Anis : C’est en 2007 lorsque nous nous sommes portés volontaires pour l’organisation et l’encadrement d’un séjour pour un groupe de jeunes dans le sud de la France que nous est venu le déclic. Cette expérience a été riche en enseignements, autant pour les jeunes que pour nous. Nous nous sommes rendus compte que la jeunesse musulmane a soif de voyage et de découverte, mais que les offres qui leurs étaient proposées ne correspondaient pas à leurs valeurs morales. C’est donc naturellement que notre idée de fonder MouslimVoyages est née.
Nous avons fait la prière de consultation (salat al istikhara) et nous avons demandé l’avis à différentes personnes de science sur le projet. Tous les voyants étant au vert, nous nous sommes lancés dans l’aventure.
Al-Kanz : A qui vous adressez-vous ?
Anis : Nous nous adressons aux moins de trente ans. Nous segmentons notre offre en deux :
Pour les adultes, c’est une solution qui permet de voyager dans un environnement sain, respectueux des principes islamiques et revivifiant pour la foi.
Pour les jeunes, c’est l’occasion de voyager et de découvrir la religion musulmane d’une façon moins traditionnelle. Notre objectif est de les sensibiliser aux règles de vie en communauté, de susciter leur curiosité à travers les rappels et les conférences et de favoriser leurs épanouissements par la richesse des activités que nous leurs proposons. Nous projetons aussi de proposer prochainement des séjours pour les jeunes couples et des séjours de courte durée, en week-end par exemple.
Al-Kanz : Canyoning et rafting dans les gorges du Verdon (Ardèche), croisière en catamaran en Croatie ou encore ski dans les Alpes françaises. Vos séjours s’adressent surtout à des jeunes gens plutôt dynamiques et en recherche de sensations fortes, n’est-ce pas ?
Anis : Pas seulement. L’AESF s’adresse à un public dynamique en quête d’aventure, mais aussi à un public attiré par la découverte et la détente. D’autre viennent simplement pour consolider leur foi et acquérir de nouvelles connaissances sur l’islam. C’est pourquoi nous avons développé quatre formules qui répondent à ces différents besoins :
Mouslim Aventure propose des séjours insolites et exceptionnels, comme la croisière en catamaran avec, comme seul équipage à bord, les participants. Nous envisageons de développer ce type de voyages avec des safaris en 4×4 et des escapades en camping-car.
Mouslim Détente et Savoir offre une immersion complète dans un environnement tout confort, plein de quiétude et de sérénité afin de rendre l’esprit entièrement disponible à l’acquisition du savoir. Pour ces voyages, nous sélectionnons des lieux agréables et isolés du monde.
Mouslim Sport propose des séjours multi-activités riches en sensations fortes dans des lieux somptueux (rafting, ski, spéléologie…). Cette formule demande une bonne condition physique.
Mouslim Excursion est essentiellement tournée vers la découverte culturelle. La omra (petit pèlerinage à La Mecque) que nous proposons tous les ans rentre dans ce type de séjour.
Al-Kanz : L’originalité d’AESF réside principalement dans le savant mélange entre ces excursions sportives et des cours islamiques dispensés tout au long du séjour. Comment réussissez-vous à allier les deux ?
Anis : C’est le fruit d’un long travail de préparation en amont pendant lequel nous définissons la destination et le type de séjour, ainsi qu’un programme d’activités équilibré entre loisirs, découverte et spiritualité.
De manière plus concrète, nous proposons généralement des activités de loisirs qui ont lieu en journée. En soirée, nous dispensons des conférences ou des veillées pour les plus jeunes. Il va sans dire que les journées sont rythmées par les prières, dans une ambiance fraternelle et chaleureuse. Pendant les séjours, les rôles de chaque membre de l’équipe dirigeante sont complémentaires. Mehdi est le conférencier des jeunes, Hamza celui des adultes et moi je suis le coordinateur.
Nous précisons aussi que nous attachons une attention particulière à la sécurité. C’est pourquoi les jeunes mineurs sont encadrés par des animateurs diplômés et les séjours déclarés à la DDJS (direction départementale de la jeunesse et des sports).
Al-Kanz : Comment voyez-vous AESF dans cinq ans ?
Anis : Dans l’avenir, in cha’a-Llah, nous souhaiterions que l’AESF puisse élaborer d’autres projets qui accompagneront les jeunes dans leur vie quotidienne. Des projets qui viseront à renforcer le sentiment de fraternité, à enseigner le bon comportement et à favoriser l’épanouissement personnel selon l’islam. MouslimVoyages, qui a déjà fait ses preuves, veut devenir la référence dans le genre en proposant une offre de séjours encore plus riche et variée, dont la qualité serait en amélioration constante, en maintenant des prix bas.
De plus, nous avons récemment créé une caisse solidaire pour permettre aux jeunes les plus défavorisés de bénéficier de ces voyages. A titre d’exemple, nous avons reçu le don d’une personne qui souhaite aider un orphelin à partir à la omra. Nous espérons que cette caisse solidaire se développera et permettra au plus grand nombre de jeunes de voyager.
Nous souhaiterions aussi accroître notre activité chez nos voisins belges dans un premier temps et pourquoi pas au reste de l’Europe par la suite !
Al-Kanz : Un mot sur le prochain séjour in cha’a-Llah ?
Anis : Le prochain séjour est un voyage au ski il sera prévu pour les vacances scolaires de noël, du 22 au 29 décembre, dans le domaine de Saint-Gervais Mont-Blanc. Nous disposerons de deux chalets, l’un sera dédié aux enfants, l’autre aux adultes. Nous proposons une formule tout compris, il n’y a qu’à prendre sa valise ! S’agissant des tarifs, les voici :
- Tarif normal : 550 euros
- Tarif pour les frères venant de lyon : 490 euros
- Tarif pour ceux qui ont déjà participé à un voyage avec l’association durant l’année 2012 : 450 euros.
Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site de l’AESF : www.aesf.fr ou par mail : mouslim-voyages@aesf.fr.
« Je comprends que je ne gagnerai peut-être plus d’argent grâce au basketball du fait de cette décision, mais je suis prêt à un tel sacrifice, motivé par mes convictions. »
C’est en ces termes que le basketteur professionnel Ibrahim Jabeer a réagi suite à son départ surprise du club lituanien, le Zalgiris Kaunas, dans lequel il évoluait depuis la mi-octobre.
D’origine américaine et musulman, I. Jabeer ne goûtait guère les publicités pour l’alcool et les paris sportifs arborées sur les maillots des joueurs et encore moins les pom-pom girls qui se dandinent sur le terrain pendant les pauses.
C’est dans une lettre adressée à son club que le basketteur a expliqué son choix, évoquant des « raisons personnelles ». Apprécié pour sa rigueur et sa conduite exemplaire, comme le reconnaît Masalskis Vitoldas, directeur sportif du Zalgaris Kaunas sur le site officiel du club, I. Jabeer est allé au bout de ses convictions : le basketteur a en effet remboursé l’ensemble des salaires perçus depuis son arrivée, ainsi que les loyers du logement qu’il occupait avec sa famille.
C’est sans nul doute un coup dur pour le club lituanien qui ne s’attendait pas à ce que l’un de ses meilleurs éléments prenne congé avant la fin de la saison. Pour autant, dans un pays aussi catholique que la Lituanie, la décision du joueur américain, qui possède aussi la nationalité bulgare, ne paraît si folle que cela.
En 2009, toujours pour rester en accord avec ses convictions religieuses, I. Jabeer renonça à disputer l’Eurobasket dans l’équipe nationale bulgare. Contrairement à de nombreux sportifs qui régulièrement prennent prétexte de la pénibilité de leur métier pour ne pas jeûner, comme ce fut le cas en 2012 pendant les jeux Olympiques, le basketteur a tenu à observer ses obligations religieuses. Le sport ne fait en effet pas partie des excuses qui permettent de ne pas jeûner.
Jeudi 23 mai, l’instance européenne du football (UEFA) indiquait avoir « adopté une résolution soulignant la détermination du football européen à éliminer le racisme du football ».
Tolérance zéro contre le racisme
Ladite résolution, intitulée « Le football européen uni contre le racisme », par laquelle l’UEFA veut démontrer sa détermination « à lutter contre le racisme et les discriminations dans le football », prévoit des « sanctions strictes » au moindre agissement xénophobe « contre les officiels, joueurs et supporters » reconnus coupables de racisme. L’UEFA entend bien observer « une tolérance zéro à l’encontre des comportements racistes ».
- pour les spectateurs : « fermeture partielle du stade pour une première infraction et match à huis-clos assorti d’une amende de 50 000 euros pour une deuxième infraction »,
- pour les joueurs ou les officiels : « suspension d’au moins dix matches ».
Ajoutons que le Conseil stratégique du football professionnel (CSFP), composé de représentants des associations nationales (UEFA), des clubs (ECA), des ligues (EPFL) et des joueurs (FIFPro, division Europe), dans cette résolution :
- « exhorte l’UEFA, les associations nationales et les ligues à prévoir des sanctions plus sévères en cas de racisme ;
- exhorte les autorités nationales (gouvernements, organismes chargés de l’application des lois, etc.) à jouer leur rôle : en fournissant aux autorités footballistiques les instruments juridiques nécessaires; en agissant et en insistant pour arrêter, poursuivre et interdire de stade pour des périodes significatives les responsables d’actes racistes ; et en permettant aux Etats et aux organes du football d’échanger des informations relatives aux activités racistes. »
Contre le racisme, sauf celui d’Israël
Dans une tribune publié lundi 27 mai sur le site du quotidien britannique The Guardian, le même qui provoqua un véritable cataclysme en annonçant que Stephen Hawking, scientifique réputé, boycotte lui aussi Israël, plusieurs personnalités, dont certaines de renommée internationale, saluent ces nouvelles « règles strictes » adoptées par l’UEFA, lesquelles suggèrent selon elles « une volonté louable de lutter contre la discrimination dans le sport ».
Contre le racisme. « Maintenant »
« L’UEFA s’engage pleinement à appliquer ces mesures fortes de sensibilisation et de sanction, et toutes ses associations membres soutiennent l’application d’une politique similaire, compte tenu de leurs spécificités nationales. Dans le football, il faut faire preuve de leadership, sur le terrain et en dehors. Le football européen est uni contre le racisme. Mettons un terme au racisme. Maintenant. »
Mais ces mêmes personnalités, dont l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, le footballeur français Frédéric Kanouté, le député britannique travaille John Austin ou encore le cinéaste Ken Loach, trouvent « choquant » que l’UEFA fasse preuve « d’indifférence totale » (total insensitivity) à la « discrimination flagrante et profonde » infligée aux sportifs palestiniens par Israël.
Il est en outre reproché à l’UEFA, bien qu’alertée par les autorités sportives de Palestine, de faire un cadeau à Israël, dont on sait le sort que la « seule démocratie au Moyen-Orient » (sic) réserve aux Palestiniens, en lui « accordant l’honneur d’accueillir la finale du championnant d’Europe des moins de 21 ans » en juin prochain.
Appel à Michel Platini
Une pétition, lancée par l’organisation BDS France, qui prône un boycott massif d’Israël ainsi que le désinvestissement de son économie jusqu’à ce que justice soit faite, a réuni à l’heure où nous écrivons ces lignes 7 395 signatures.
BDS France appelle Michel Platini, président français de l’UEFA, à renoncer à organiser la finale en question en Israël.
« L’UEFA ne devrait pas permettre à Israël d’utiliser un prestigieux évenement » pour absoudre le racisme à l’égard des Palestiniens dont l’Etat hébreu » et faire oublier « son occupation illégale de la terre palestinienne », poursuivent les signataires de la tribune. Et d’appeler l’organisme européen du football « à suivre l’exemple courageux du scientifique de renommée mondiale, Stephen Hawking qui, sur les conseils de collègues palestiniens, a refusé de prendre part à une conférence internationale en Israël. »
« Nous demandons à l’UEFA, même à ce stade tardif, d’inverser le choix d’Israël comme lieu » de cette compétition, concluent-ils.
Depuis des années Israël avance comme argument pour justifier sa politique que la charte du Hamas nie son existence d’Israël, oubliant de préciser que cette charte n’est que sur papier, alors même que l’Etat hébreu, soutenu par les Etats-Unis, nie l’existence de la Palestine dans les faits. Il est là une réalité qu’il est urgent de réaffirmer systématiquement.
Demba Ba est un jeune homme de 28 ans. Jusque-là rien de très original. Demba Ba est aussi footballeur professionnel. Comme d’autres.
Demba Ba évolue au poste d’attaquant à Chelsea. Comme ses coéquipiers. Titulaire dans l’équipe nationale du Sénégal depuis 2007, Demba Ba joue à un très haut niveau. Et semble-t-il de belle manière.
Il joue si bien qu’on a pu le comparer avec un autre joueur qui actuellement le vent en poupe. Cet autre joueur s’appelle Mario Balotelli, loué pour son talent… et décrié pour ses frasques.
Comparaison qui n’est pas du tout du goût de Demba Ba, si bien que le joueur de Chelsea a tenu, en janvier dernier, à mettre très clairement les points sur les i en déclarant sans détours :
« Je n’aime pas lorsque l’on me compare à Mario Balotelli. Je ne fume pas, je ne bois pas et je prie cinq fois par jour. »
Ne pas fumer, ne pas boire d’alcool et prier cinq fois par jour, tout cela est banal pour un musulman pratiquant. Ce qui l’est moins, c’est de l’assumer avec autant de facilité quand on évolue à un niveau tel que celui de Demba Ba. Un tour sur son compte Twitter permet du reste de constater que le joueur français n’a guère de problème avec sa foi.
En mars dernier, il citait une parole du Prophète (paix et bénédiction sur lui) : « Oummati, oummati » (ma communauté, ma communauté). Un mois plus tard, il renvoyait vers une vidéo disponible sur Youtube consacrée au Coran s’émerveillant de son contenu.
De même, sur les terrains, Demba Ba se prosterne quand il marque.
Demba Ba rejoint en cela son coéquipier dans l’équipe nationale du Sénégal Moussa Sow, lui aussi adepte du sujud (prosternation) sur le terrain de football :
Ajoutons que les deux amis ont choisi chacun de faire figurer dans leur bio Twitter un verset coranique. Pour Demba Ba, il s’agit du superbe verset 60 de la sourate 55, Ar-Rahman, Le Tout-Miséricordieux : « Y a-t-il d’autre récompense pour le bien que le bien ? » et Moussa Sow le verset 5 de la sourate 94, As-Sharh, L’Ouverture : « A côté de la difficulté est, certes, une facilité ! »
Citons en outre avec le tweet d’un autre joueur professionnel, Adlène Guedioura, milieu de terrain dans l’équipe anglaise de Nottingham Forest et joueur de l’équipe nationale algérienne – one, two, three…–, tweet dans lequel il livre sa recette de l’aboutissement. Dans le désordre : dévouement à la tâche, travail dur, aucune excuse et Allah, tout cela mène au succès.
Dedication + Hard Work + No excuses + Allah = Success”
Last but not least, citons l’AMF pour Association of Muslim Footballers, qui, comme son nom l’indique regroupe les footballeurs musulmans, dans laquelle on retrouve notamment les Français Nicolas Anelka et Frédéric Kanouté, qui, lundi, signait avec d’autres personnalités une tribune contre le silence complice de l’UEFA à l’égard du racisme d’Israël.
En 2016, l’Euro aura lieu en plein mois de ramadan. Il sera intéressant de voir quelle sera la réaction des footballeurs musulmans. Tous savent que le sport ou le travail ne sont pas des excuses valables pour ne pas jeûner. Malgré tout, lors de compétition importante, certains professionnels choisissent de ne pas jeûner, quand d’autres remplissent leur obligation vis-à-vis de Dieu. Comme en 2012, lors des jeux Olympiques : Ramadan : les JO, une bonne excuse pour ne pas jeûner ?
Cette année, le ramadan 2013 – 1434 devrait commencer aux alentours du 9 juillet in cha’a-Llah. Il durera, comme chaque année, 29 ou 30 jours.
Vendredi 14 juin, la Fifa a tranché : au Canada, Québec compris, le port du turban, insigne religieux chez les Sikh, est autorisé pour les joueurs de soccer (football) qui veulent le porter.
Une interdiction sanctionnée
Lundi, l’Association canadienne de soccer (ACS) annonce la suspension de sa branche québecoise après que cette dernière a interdit le port de turban aux joueurs sikhs pour officiellement des raisons de sécurité. Les explications de Brigitte Frot, présidente de la Fédération de soccer du Québec (FSQ), sont pour le moins surprenantes : « Nous ne savons pas s’il est dangereux, et c’est la raison pour laquelle nous l’interdisons. »
La décision déplaît à l’ACS qui le fait rapidement savoir : « L’inaction de la Fédération de soccer du Québec (FSQ) nous force à prendre des mesures afin d’assurer que le soccer demeure accessible au plus grand nombre de Canadiens », lit-on dans un communiqué publié sur son site Internet.
Deux jours plus tard, l’association sportive rappelle dans un nouveau communiqué que ses statuts stipulent que « toute forme de discrimination contre un pays, un individu ou un groupe de personnes fondée sur l’origine ethnique, le sexe, la langue, la religion, l’affiliation politique ou toute autre raison est strictement interdite ; la personne coupable d’une telle infraction est passible de suspension ou d’expulsion ».
La sanction n’est pas définitive, mais elle demeurera jusqu’à ce que « l’Association canadienne de soccer aura reçu, par écrit, la confirmation que la Fédération de soccer du Québec a renversé sa décision du 2 juin 2013 et se soumettra à la politique de l’Association canadienne de soccer permettant le port de turbans/patkas/keski ».
La FIFA tranche en faveur de l’ACS
Vendredi donc, la FIFA a donné raison à l’ACS. Un footballeur sikh qui voudra jouer avec son turban sera autorisé « à titre exceptionnel » à le porter. La FIFA a simplement émis des conditions, qu’elle a fait connaître dans un communiqué « sur le port du foulard » :
Le foulard :
• doit être de la même couleur que le maillot
• doit être en accord avec l’apparence professionnelle de l’équipement du joueur
• ne doit pas être attaché au maillot
• ne doit constituer de danger ni pour le joueur qui le porte ni pour autrui (notamment le système d’ouverture/fermeture autour du cou)
Détail qui peut surprendre, cette décision de la FIFA concerne les « joueurs de sexe masculin au Canada ». Cette précaution fait évidemment écho à la controverse autour du port du hijab de l’été 2012 et à la décision de la FIFA de permettre aux joueuses de football musulmanes de porter le hijab. Une cinquième condition figure en effet dans la circulaire d’octobre dernier autorisant le port du voile :
Cette décision est provisoire. La FIFA précise en effet que la « décision finale sera prise lors de la prochaine assemblée générale annuelle de l’IFAB [International Football Association Board ], qui aura lieu en mars 2014″.
Qui dit « pratique » dit nécessairement « ramadan » et dans le cas de sportifs professionnels la question de son observation ou non ; question qui se pose de façon récurrente depuis quelques années, comme en 2012 lors des jeux Olympiques. Contrairement à ce qu’affirme par exemple Philippe Daguillon, kinésithérapeute du FC Nantes, interviewé par Métro, jouer au football ne dispense pas de jeûner.
Que certains sportifs musulman de haut niveau décident de ne pas jeûner les regarde. Chacun voit midi à sa porte. Cela dit, le sport n’est pas une excuse valable pour ne pas jeûner.
Interviewé par la BBC, Abou Diaby indique assumer pleinement son choix de jeûner malgré la compétition : « Arsenal préférerait que je ne jeûne pas, mais ils ont compris que c’est un moment particulier pour moi. Ils essaient d’arranger les choses pour faire au mieux me concernant. »
De même Demba Ba reconnaît avoir rencontré quelques difficultés avec ses managers à propos du mois de ramadan : « A chaque fois que j’ai eu un manager pas content de cela [c'est-à-dire du fait qu'il jeûne malgré les compétitions et l'entraînement], j’ai dit : +Ecoute, je vais jeûner. Si mes performances sont bonnes, je continuerai à jouer. Si elles sont mauvaises, vous me laissez sur le banc. Point barre. »
Le mois de ramadan devrait débuter mardi 9 ou mercredi 10 juillet, selon l’observation ou non du croissant de lune lundi soir, 29e jour de chaabane, mois précédent le mois de jeûne.
Les workout, « entraînement » en anglais. Youtube regorge de vidéos d’une forme particulière de workout, ceux qui se démocratisent, ces exercices d’entraînement sportif que l’on peut réaliser partout : dans son salon, au bureau, dans un parc. Il en existe de toutes les sortes : pour se remettre en forme, pour se tenir en forme, pour tonifier ses muscles, pour gagner en puissance, etc. Dans la vidéo qui suit, un sportif bien en barbe est en démonstration. Impressionnant.
Si ce type d’exercices vous intéresse, suivez donc MyHomeBootcamp, spécialiste de la remise en forme et de l’alimentation saine : www.myhomebootcamp.net.
Mufti Ismael Menk le rappelait en février dernier sur Twitter : notre corps est un dépôt qu’Allah nous a confié, dépôt dont nous avons l’entière responsabilité. Il est ainsi du devoir de chacun de maintenir ce corps en bonne santé et de fournir les efforts physiques requis.
Malheureusement, comme nous le confiait il y a quelques années un nutritionniste, lui-même musulman traitant beaucoup de patients musulmans, la communauté musulmane est largement frappée par des maux liés tant à une alimentation trop riche en sucres et en mauvaises graisses que par un sédentarisme qui remplace le plus souvent l’activité physique par le sport… à la télé.
Les musulmans, champions de la malbouffe
Il suffit du reste pour s’en convaincre d’observer les repas dans de nombreuses familles musulmanes en France, maghrébines, turques, subsahariennes : les sodas en tout genre ont remplacé l’eau. Dans ces foyers, le Coca-Cola est à ces familles ce que le vin est à la culture culinaire française. D’où du reste le vif intérêt ces dernières années de Coca-Cola et de Pepsi pour la restauration et les épiceries halal.
Pendant ramadan, la consommation de sucres et de mauvaises graisses explose, même dans l’iftar offert dans les mosquées
Autre période où l’on constate ce fléau de la surconsommation alimentaire chez les musulmans : le mois de ramadan. Alors que ramadan est par essence un mois de déconsommation, un mois qui consacre frugalité et tempérance, la consommation de sucres et de mauvaises graisses explose même dans l’iftar offert dans les mosquées. Or, où devrait-on apprendre à bien se nourrir et à prendre conscience que notre corps est un dépôt qu’il faut entretenir et donc respecter sinon dans les maisons d’Allah ? Il est à cet égard impératif que dans les mois et les années à venir nos mosquées multiplient les conférences et les programmes d’éducation autour du sport, de la nutrition et de la diététique.
Nous avons un doux rêve, celui de voir les mosquées de France et d’ailleurs continuer certes de nourrir notre foi, mais de nous éduquer dès le plus jeune âge à l’entretien du le corps. Le musulman fort est préférable au musulman faible, nous rappelle en substance un hadith. Comment dans ces conditions accepter que nos imams, nos doctes, nos savants et plus proches de nous les responsables de nos mosquées ne prennent pas des mesures sérieuses pour que la mosquée, dans sa dimension plurielle, soit au le lieu où le musulman prend conscience du dépôt qu’Allah lui a confié, celui de préserver son corps ?
Le doux rêve que nous avons pourrait lors du ramadan à venir, le ramadan 2014 – 1435, se concrétiser de la sorte : pour l’iftar offert à la mosquée et le souhour (repas d’avant l’aube), dans les dix derniers jours lors de l’i’tikaf, les plats proposés seraient toujours appétissants et délicieux, mais surtout bons pour la santé. On supprimerait les boissons gazeuses – ce qui permettra d’économiser sur le coût des repas –, mais aussi tous les sucreries industrielles qui nuisent tant au corps. Pour que le repas reste un plaisir et que la transition ne soit pas brutale, on offrirait à la place des friandises saines et sucrées.
Un jour in cha’a-Llah ce sera effectif. En attendant rêvons un peu, ensemble.
Du sport, du foot, un tournoi
Entretenir son corps, c’est aussi faire du sport. Lapalissade ? Pas vraiment. Sinon, nous serions un pays de sportifs et non de supporters de sportifs. Enfin, passons.
Là encore, les mosquées, qui sont tout à la fois des Facebook et des Twitter avant l’heure, ont un rôle important à jouer. Comment ? Tout simplement en organisant des tournois de football. On pourrait commencer par des tournois entre mosquées d’une même ville ou d’un même département, puis au fil du temps organiser des tournois interrégionaux, puis nationaux, jusqu’à un jour organiser la coupe de France des mosquées, puis la coupe d’Europe et enfin la coupe du monde. Ceci est très sérieux.
Une mosquée qui participe à des tournois de football, c’est l’assurance de voir :
- des joueurs qui doivent absolument user d’un comportement exemplaire : injurier un adversaire serait immédiatement sanctionné tant cela est contraire à l’éthique islamique (cf. les textes sur le dégât des mots et de la langue).
- une éducation renforcée au respect de l’autorité, en l’occurrence celle de l’arbitre, dont les décisions ne seront pas contestées. Peut-être discutées, mais après le match, jamais pendant.
- des préjugés balayés d’un revers de main : on peut être jeune, musulman et s’amuser.
- des ponts établis entre les mosquées, une cohésion renforcée, une oumma solidaire.
- une éducation sportive qui rend justice aux commandements divins et prophétiques quant au respect du dépôt qu’est le corps.
- une jeunesse qui apprend le goût de l’effort, de l’émulation collective – et non uniquement individuelle – et du loisir intelligent (un temps pour le jeu, un temps pour l’adoration, etc.).
Bref, nous avons tout ce qui est nécessaire pour organiser des tournois de football. Précisons que nous ne réinventons pas là le fil à couper le beurre. Ça et là en France de tels tournois existent, mais il faut désormais penser de tels événements dans une perspective nationale, une perspective de cohésion de la oumma.
Si tout cela vous paraît un peu trop abstrait, nous vous invitons à regarder la vidéo suivante. L’association D’Clic, plus connue par son site Dourous.net et son prédicateur Abou Anas – que nous embrassons chaleureusement au passage –, a organisé un tournoi de futsal dans le complexe Elite 5 Soccer, à Nanterre près de Paris.
Alors quelle mosquée est partante ? A quand le premier tournoi département de futsal ou de football des mosquées ?
Bonus : Tiribark, le football à l’algérienne
Terminons ce billet avec un petit clin d’oeil : nous renouvelons nos salutations au footballeur international Adlène Guedioura qui a inventé un hashtag délicieux, en l’occurrence #tiribark, ce qui en bon algérien signifie « tire et puis c’est tout ».
Adlène Guedioura en a fait usage à deux reprises : en janvier dernier, puis cette semaine, jeudi 6 mars, de retour d’un match de l’équipe nationale d’Algérie.
— Adlene'PeP'GUEDIOURA (@AdleneGUEDIOURA) 6 Mars 2014
Ce soir, l’international algérien nous indique qu’outre le hashtag #tiribak il convient d’évoquer aussi sa version anglo-saxonne, en l’occurence #justTiri.
— Adlene'PeP'GUEDIOURA (@AdleneGUEDIOURA) 9 Mars 2014
Suite à quoi, @@abdelmalik57 ajoute un troisième hashtag d’essence purement algérienne : #ptitpontkhirmenbut, autrement dit « un petit point est meilleur qu’un but ». L’esprit sportif made in Algeria :).
Amateurs de football ou de futsall, ou des deux, dites-nous en commentaire si vous seriez prêts à soit participer en tant que joueur soit en parler aux responsables de votre mosquée.
« Joueur sud-africain de l’année », désigné « joueur sud-africain de l’année en Test Cricket » au South Africa Cricket Awards 2010, ainsi que « joueur de l’année désigné par les joueurs », « joueur de l’année désigné par les fans » et « meilleure performance individuelle de l’année », comme le rapporte Wikipedia.
Le palmarès du Sud-Africain Hashim Amla est impressionnant. Le joueur est depuis plusieurs années une star dans son pays, ce qui devrait durer avec sa nomination mardi 3 juin à la tête de l’équipe nationale.
Capitaine de l’équipe nationale de cricket malgré sa barbe, serait-on tenté de penser. Car Hashim Amla est barbu. Et bien barbu. D’origine indienne, plus précisément gujrati (de la province du Gujarat au centre-ouest de l’Inde), le joueur émérite est aussi un musulman pratiquant pour qui la religion n’est pas incompatible avec le sport à haut niveau.
Cohérent et soucieux de ne pas être en contradiction avec sa foi, Hashim Amla refusa en 2009 de porter sur son polo officiel le logo d’une marque de bière sud-africaine, Castle Lager, pour ne pas contribuer à la promotion de l’alcool. La fédération nationale de cricket lui accorda cette faveur, dont il jouit depuis lors.
Sur Twitter, la promotion au titre de capitaine de l’équipe nationale de cricket a été saluée par de nombreux internautes, dont l’éminent mufti Menk, qui s’est dit fier.
Congratulations to Hashim Amla @amlahash upon his appointment as SA Test Cricket Captain. We are proud of your achievement.
Lors d’une interview pour la chaîne de télévision L’Equipe 21, le joueur français Karim Benzema s’est confié en tenant les propos suivants :
« 30 minutes avant le match je fais un peu de vélo, 10 minutes de vélo. Lorsqu’il reste 10 minutes, je me concentre et là je mets mon casque, je mets des sourates [...], c’est des paroles de Dieu. Donc, j’écoute ça 10 minutes, toujours, ça me met bien et là je me concentre bien, bien tranquille l’esprit reposé. »
Il y a quelques jours, le footballeur rappelait une règle non écrite en France qui veut que tout athlète d’origine étrangère est français lorsqu’il gagne, plutôt étranger quand il perd. Cela vaut dans tous les sports.
Ce que vient de confier Karim Benzema à la chaîne L’Equipe 21 le condamne à gagner. Faute de quoi le Français pourrait être non seulement algérien, mais encore… Mais encore. Il va être très intéressant d’observer les réactions suite à ses propos en soi anodins. Sauf en France. Affaire à suivre.
Voilà une photo qui a toute sa place sur le site Je prie partout, qui accueille les photos de personnes en prière partout : au boulot, dans la nature, en ville, à la campagne, etc.
On y voit l’équipe d’Algérie, les fameux Fennecs, accomplir la deuxième prière obligatoire de la journée, celle du dhuhr (la prière de la mi-journée). Ils prient en groupe : l’un des joueurs guide la prière, il est debout devant. C’est lui l’imam.
Cette prière compte quatre unités, avec entre la deuxième et la troisième une position assise pendant laquelle on récite une prière appelée « tashahud ». Après quoi on se lève pour accomplir la troisième unité. L’imam mène l’office et, de ce fait, précède toujours de quelques secondes les fidèles, qui ont l’obligation de suivre. C’est ce qui explique que sur la photo l’imam est debout et les autres joueurs encore assis, sauf deux joueurs au premier plan qui se lèvent. Les autres se sont levés dans la foulée.
Notons que cette prière n’a rien à voir avec la compétition. Ces joueurs prient comme tout musulman pratiquant doit prier, où qu’il soit.
Au vu des maillots portés par les joueurs, la photo semble avoir été prise lors de la coupe du Monde 2010. Mais nous allons essayer de nous procurer une photo équivalente prise lors de cette coupe du Monde.
Outre la prière, l’islam compte quatre autres piliers qui sont : la shahada (attestation de foi), le siyam ou sawm (jeûne du mois de ramadan), la zakat (impôt social purificateur) et le hajj (pèlerinage).
Les cinq prières quotidiennes obligatoires sont : le fajr (ou subh) avant l’aube, le dhuhr, le ‘asr, le maghrib, le ‘icha. Chaque temps de prière est défini selon la position du soleil. Ce temps correspond à l’intervalle entre deux prières. C’est dans cet intervalle que les fidèles doivent impérativement s’acquitter de leur obligation, comme l’indique le verset 103 de la sourate 4 : « [...] la prière demeure pour les croyants une prescription à des temps déterminés. »
Au passage, le nom des joueurs algériens, les Fennecs, vient du fennec, appelé aussi « renard des sables », qui vit dans le Sahara, désert qui couvre une grande partie du territoire algérien.
Faire du sport est nécessaire. Plus encore quand on sait que le corps est un dépôt que Dieu nous a octroyé, dépôt dont il faudra rendre des comptes. Et le mois de ramadan n’est pas une excuse pour ne pas pratiquer une activité physique. C’est le message que les jeunes gens qui tiennent le compte @SunnahStrength sur Twitter ont tenu à faire passer l’année dernière en publiant ce type d’images, qui ne passent pas inaperçues, n’est-ce pas ?
Ils sont footballeurs professionnels, musulmans et jeûneurs. Ils s’appellent Mamady Sidibe, Ali Al-Habsi, Nouha Dicko, Kolo Toure, Adil Nabi ou encore Adlène Guédioura. L’an dernier, ils ont participé à une campagne de sensibilisation intitulée #FastandFasting (fast : rapide, fasting : jeûner) et lancée par l’association britannique des footballeurs professionnels PFA (Professional Footballers’ Association).
Il s’agissait de sensibiliser l’opinion publique au jeûne des sportifs pendant ramadan. Cette campagne fut par ailleurs soutenue par l’association des footballeurs musulmans, AMF (Association of Muslim Footballers).
Ramadan 2014 – 1435. Comme en juillet et août 2012, avec les jeux Olympiques (JO) de Londres, le mois de ramadan s’invite dans l’actualité sportive.
Le Mondial pendant ramadan
Ce week-end, un événement d’importance dans la vie du musulman aura lieu, en l’occurrence le début du mois de ramadan, pilier de l’islam (les quatre autres sont l’attestation de foi, la prière, le hajj – pèlerinage dans les lieux saints de l’islam — et la zakat).
Qui dit « ramadan » dit « jeûne ». Or jeûner et pratiquer un sport pendant une compétition de très haut niveau n’est pas aisé, surtout en période estivale ; c’est ce qui explique que le choix des dates des JO de Londres irrita dès 2008 les autorités sportives de plusieurs pays musulmans. Elles craignirent de moins bons résultats pour les athlètes qui comptaient bien jeûner, comme d’autres travaillent, pendant ramadan.
Avec le match des Bleus prévu lundi prochain, les médias français et étrangers s’interrogent. Les joueurs musulmans de l’équipe de France vont-ils ou non jeûner ? Benzema, Sissoko ou Sagna joueront-ils à jeûn ou non ? La question est abordée même par le prestigieux New York Times aujourd’hui.
Notons que la France jouera contre le Nigéria, qui compte aussi des joueurs musulmans, en début d’après-midi, à 13h heure brésilienne. Quatre heure trente plus tard, l’heure de l’iftar (repas de rupture du jeûne) sonnera. Même si elle est réelle, surtout sous la chaleur, il faut relativiser la difficulté : l’heure du maghrib au Brésil est aux alentours de 17h30 comme en hiver en France.
Un choix personnel face à une obligation canonique
Jeûner ou faire du sport, il faut choisir, en son âme et conscience. Lorsque l’on est face à un enjeu personnel important comme peuvent l’être des examens, une épreuve physique lors d’un entretien d’embauche (chez les pompiers ou à l’armée) ou encore comme dans le cas présent lors d’une compétition sportive, il est naturel de ne pas être très à l’aise à l’idée de devoir jeûner dans des conditions qui nous paraissent a priori peu favorables.
Précisons toutefois que le jeûne n’a pas le même impact chez tout le monde. Mieux, on peut se préparer pour aborder et vivre le jeûne du mois de ramadan dans des conditions optimales. « Ce n’est pas le fait de jeûner qui nuit à notre productivité et à notre qualité de vie. Ce sont notre alimentation et notre hygiène de vie qui sont souvent incompatibles avec une bonne pratique du jeûne », peut-on lire sur le site Myhomebootcamp.
Si l’on veut parler à l’instar de l’Agence France Presse de « dilemme du jeûne pour les joueurs », il est à préciser que le dilemme est, sauf dispense valable, entre continuer à jeûner en conformité avec l’esprit et la lettre des Textes et ne pas jeûner comme on décide par exemple de ne pas prier ou de ne pas donner la zakat. On est alors en contravention avec les obligations religieuses.
Le voyage est bien une excuse pour ne pas jeûner
Jeûner est obligatoire. Pour autant, on le sait il existe des excuses qui permettent d’être dispensé, provisoirement ou non : ceux qui sont considérés « voyageurs » – non pas selon le sens commun, mais selon des critères définis par les principes islamiques – ou ceux qui sont malades peuvent soit reporter le nombre de jours de jeûne non observés à des jours meilleurs soit s’acquitter d’une compensation, comme l’indique un verset coranique (sourate 2, verset 184). Cette compensation (fidiya) consiste à nourrir deux pauvres par jour où le jeûne n’a pas été observé.
S’ils s’avèrent que ces athlètes sont des voyageurs – au sens religieux du terme – ils devront quand même remplacer les jours manqués plus tard et non pas se contenter seulement de nourrir les pauvres.
Mais pas le sport
« Il est obligé de ne pas jeûner, car c’est son travail. Le sport de haut niveau, c’est difficile », entend-on parfois. Très juste, le sport de haut niveau est exigeant. Mais si l’on exempt les athlètes pour quelques jours de compétition, pourquoi s’arrêter en chemin et ne pas dispenser les travailleurs du bâtiment, ceux qui exercent une profession pénible ou encore les étudiants en plein examen ?
En 2016, le mois de ramadan aura lieu pendant le baccalauréat, les concours de fin d’années et autres épreuves terminales. Faudra-t-il émettre une fatwa (avis juridique) pour permettre aux bacheliers et aux étudiants de ne pas jeûner parce que plancher quatre heures d’affilée sur une dissertation de français ou un examen de mathématiques en plein été et surtout en plein jeûne n’est pas toujours aisé ?
Prenons garde à ne pas oublier l’esprit du ramadan. Ne vidons pas ce mois béni de sa substance vertueuse. Ramadan est cette école de l’abnégation, de l’ascèse et de l’effort. Il s’agit de dompter ses désirs, de combattre ses faiblesses, d’endurer la faim, la soif et de renoncer aux plaisirs du bas-monde pour se réformer spirituellement. Affronter le jeûne du mois de ramadan, malgré les difficultés, c’est élever son âme pour la parfaire dans l’espoir ultime de goûter un jour à la félicité. Là-bas. Dans l’Au-delà.
Le 16 mai prochain se tiendra la seconde édition de l’IslaMondial Cup. Peut-être plus qu’un événement sportif.
Du football qui fédère
Plusieurs équipes se sont réunies en mai 2014 à l’occasion de la première édition de l’IslaMondial Cup, qui comme son nom l’indique est une compétition sportive organisée par la société IslaMondial. Une compétition de football comme il en existe des dizaines à travers toute la France, en effet.
A un détail près. Lors de cette première édition, tout comme ce sera le cas pour la seconde, chaque équipe représentait qui une entreprise qui une association qui une organisation humanitaire qui une mosquée.
Les équipes lors de l’IslaMondial Cup 2014
Cette diversité associée à l’ambition d’IslaMondial de pérenniser l’évènement pourrait ainsi permettre d’approcher cette « cohésion de la oumma », que nous évoquions l’an dernier dans un article intitulé « Football : tournoi national des mosquées ».
Ensemble, allons plus loin
L’opportunité d’un tel événement réside précisément dans la rencontre de plusieurs mondes en un endroit au même moment. Les joueurs ne se retrouvent pas qu’entre entrepreneurs, qu’entre associatifs ou humanitaires ou qu’entre administrateurs de mosquées, comme cela est le plus souvent le cas dans ce type de tournois.
Sur le terrain, dans les gradins, dans les vestiaires ou pendant les collations, ces mondes se découvrent et s’apprivoisent. L’associatif rencontre l’entrepreneur, qui fait connaissance avec l’humanitaire, lequel tisse des liens avec telle mosquée qu’il ne connaît pas. Ainsi des liens se tissent, un réseau s’étoffe avec tout ce que cela implique en terme d’opportunités et de synergies.
C’est sur le terrain que l’équipe pédagogique d’un établissement privé musulman pourra rencontrer les chefs d’entreprise qui apprécieront lui reverser chaque année la taxe d’apprentissage si bénéfique aux frais de fonctionnement de leur école. C’est l’ONG qui trouvera le professionnel qui l’accompagnera en mission humanitaire pour former des populations démunies dans des pays pauvres. C’est la mosquée qui se verra conseillée par le comptable qui joue dans l’équipe adverse, etc.
Candidats, inscrivez votre équipe
En pratique, une vingtaine d’équipes, comptant chacune sept joueurs, plus trois remplaçants, se disputeront la victoire le 16 mai 2015 lors de cette seconde édition. Un certain nombre d’équipes ont d’ores et déjà été formées. Elles sont composées de salariés d’une même entreprise, de bénévoles d’une même association, de membres d’une même ONG, etc.
Il demeure toutefois encore possible pour d’autres équipes de s’inscrire au tournoi. Si votre entreprise, votre association, votre mosquée, etc. souhaitent être de la partie, il suffit de prendre contact directement avec l’organisateur, en l’occurrence la société IslaMondial : contact@islamondial.com.
C’était donc cela ! Rajoul, marque d’accessoires pour les sports aquatiques, a fait l’objet d’un article sur Al-Kanz pas plus tard que la semaine dernière. Et déjà une nouvelle actualité.
Quelques jours avant la publication dudit article, la joyeuse équipe d’entrepreneurs derrière la marque Rajoul nous envoya outre un nouveau modèle de la collection Awraswim, maillot de bain muslim friendly, et ajouta un bout de tissu blanc de quelque 15 cm². Nous avions alors réalisé une courte vidéo, publiée sur notre compte Instagram, pour partager avec vous cette nouveauté.
La voici de nouveau. Cliquez sur le lien suivant si vous consultez l’article depuis votre smartphone : Al-Kanz sur Instagram et profitez-en pour nous rejoindre sur ce réseau social.
Cette année, lors des jeux Olympiques (JO) qui se dérouleront à Rio de Janeiro (Brésil), la délégation américaine comportera parmi ses sportifs Ibtihaj Muhammad, 30 ans. La jeune femme, qui tentera de remporter une médaille dans l’épreuve d’escrime, a une particularité : musulmane, elle porte le hijab dans le civil comme lors des compétitions auxquelles elle participe.
Dans un article publié sur le site officiel de la délégation américaine, un journaliste, Brandon Penny, donne le ton des papiers qui devraient se multiplier à l’approche des JO : « Avant même de marquer un point, écrit-il, Ibtihaj Muhammad marquera l’histoire cet été à Rio de Janeiro en étant le premier athlète américain à participer aux Jeux olympiques coiffé d’un hijab […]. »
Cette première participation appelle une question, que s’est posée le très sérieux New Yorker : le porte-drapeau américain portera-t-il un hijab ?
Ibtihaj Muhammad pourrait en effet être choisie par les responsables américains de la Team USA pour représenter les Etats-Unis lors du défilé, le jour de l’inauguration. Tout un symbole.